Malapascua… ce nom ne vous fait pas rêver ?
Moi, si. Et davantage encore lorsque Google me montre quelques photos ; plages de sable blanc, mer transparente, palmiers et petits bateaux qui flottent paisiblement au milieu de ce décor magnifique.
A dire vrai, cette petite escapade n’était pas vraiment prévue… C’est la publication facebook d’un de mes nouveaux amis rencontré lors du volontariat à Bantayan qui a attiré mon attention : il parlait de plongée sous-marine et d’un week-end loin de Cebu City. Etant curieuse, je l’ai contacté et il m’a gentiment proposé de me joindre à son groupe. Après (courte) réflexion, j’ai accepté, et j’ai entrainé l’une de mes colocs dans l’aventure…
La vue du balcon du dortoir.
Départ de Cebu à 6h le samedi matin. Notre petit groupe est composé de Roger (qui organise le week end), son boss, un de ses amis, deux bloggeurs philippins, Aline (ma coloc) et moi-même. Je découvre avec surprise que le mini-van qui nous emporte au nord de l’ïle est réservé à notre usage ; quel confort !!! Je m’étais habituée à moins cosy ! Après 3h30 de route (dont 2h pour sortir de Cebu), nous arrivons au bout du rivage et embarquons sur un bateau, dont là encore, nous sommes les seuls passagers.
Pour rejoindre la petite île de Malapascua, il faut environ 30-45min. Nous nous installons dans le dortoir situé au-dessus de Divelink, l’école de plongée qui m’apprendra à faire mes premières respirations sous-marines.
Le samedi après-midi : place à la théorie ! Une vidéo en guise d’introduction, la présentation des équipements et la démonstration de quelques gestes clés par Dennis, un moniteur très sympa. Ensuite, Amelia et Anna se chargent de nous équiper. Nous enfilons des combinaisons collantes, essayons des paires de lunettes et des chaussures en caoutchouc. Il est maintenant l’heure de faire nos premières brasses…
Préparation avant le grand saut
Sur le bateau, on nous donne une ceinture avec des poids ainsi que la bombonne d’oxygène qui nous permettra de découvrir les fonds marins. Un grand pas au-dessus de l’océan, et c’est parti !
Le premier exercice consiste à simplement respirer sous l’eau. Malheureusement, voir la tête des autres déformées par le masque et l’eau me fait rigoler à chaque fois que je m’enfonce dans l’eau, et je dois retourner à la surface… Après un bon gros fou rire, je parviens à me calmer !
Doucement, je me concentre pour ne me servir que de ma bouche. Ma respiration est rapide, et les mots de Dennis me reviennent en tête « the slower, the better » (il nous a expliqué qu’il faut tout faire lentement, une fois sous l’eau). Je tente donc de m’auto-réguler, et magie, ça fonctionne ! Je suis sous l’eau, je respire, et je vois clair ! Un petit poisson passe devant mes yeux ; j’ai envie d’attraper le bras de mon voisin et de lui dire « regarde ! » mais je me rends vite compte que parler sous l’eau n’est pas dans les options !
Aline qui dit "OK"
Ensuite, nous apprenons à perdre le tuyau qui relie notre bouche à la bombonne (pardonnez mon pauvre vocabulaire), à utiliser le tuyau de secours pour venir en aide à quelqu’un manquant d’oxygène, et enfin, à enlever l’eau qui pourrait s’infiltrer dans notre masque. Cette étape me donne du fil à retordre et je ne me sens pas vraiment prête à aller un peu plus profond, mais je fais confiance en mes moniteurs qui semblent me juger apte ! Nous nous éloignons donc du rivage, et découvrons nos premiers coraux et anémones. Cela ne dure pas assez longtemps à mon goût ; il faut déjà remonter sur le bateau et rejoindre la plage car le soleil ne va pas tarder à se coucher… Les vagues sont beaucoup plus fortes qu’au départ et nous nous accrochons au bateau et aux cordes pour ne pas nous faire emporter. C’est assez sympathique comme première sortie !
Happy :)
Sur le bateau, nous admirons le coucher du soleil en discutant. Je ne résiste pas à l’envie de nager dans cette eau transparente ; je ne suis apparemment pas encore habituée à la beauté des Philippines !
Je discute avec Anna, l’une des monitrices, qui me raconte comment elle est arrivée là. C’est en fait une histoire très simple : elle a fait sa première plongée à Malapascua, et elle est tombée amoureuse du sport. Alors elle est restée. C’était il y a quelques mois. Maintenant, elle plonge tous les jours et est capable de prendre en charge les débutants. Elle m’explique avec un grand sourire qu’elle peut pratiquer sa passion tous les jours et qu’elle est même payée pour cela… comme si elle-même avait encore du mal à y croire !
De retour sur l’ile, nous allons au restaurant partager d’énormes pizzas ! Ambiance conviviale assurée ! Malgré la fatigue et la perspective d’une « vraie » plongée le lendemain, je suis mes amis au karaoke du village, une fois que la pluie a cessée. Je suis assise entre Aline et notre conducteur (sur un scooter), et celui-ci semble prendre un malin plaisir à nous faire goûter à ses virages serrés ! Nous arrivons saines et sauves, Aline, Roger et Dennis chantent alors que je m’assoupis. La marche pour rejoindre notre dortoir me réveille, et je cède à l’envie d’aller me baigner… J’aime bien me baigner la nuit. Ici, il ne fait pas froid, et c’est très calme, très apaisant. Et puis les petits planctons fluorescents de Bantayan sont aussi présents à Malapascua, quel bonheur !
Le lendemain matin, on prend un énorme petit-dej dans un restaurant local ; pancakes pour les françaises, riz et viande pour les philippins. Habitudes culinaires obligent !
Et puis nous retournons à l’école de plongée ; ce matin, c’est le grand bain ! De nouveau, nous nous équipons, et le bateau nous emmène au large. Seth, l’un des moniteurs, forme les équipes. Chaque débutant est assigné à un « buddy » (un pote, en anglais) qui est chargé de veiller sur lui. Mon buddy est Anna.
Le grand saut !
Nous plongeons les deuxièmes, et elle commence par m’expliquer comment gonfler et dégonfler mon gilet afin de descendre en profondeur ou de remonter à la surface. L’explication est simple, la pratique un peu moins ! J’ai du mal à gérer, et bien souvent je m’enfonce sans pouvoir remonter, ou bien je m’éloigne d’elle sans pouvoir rester à ses côtés. Nous prenons le temps qu’il faut, puis nous nous enfonçons une bonne fois pour toutes. Plusieurs fois, l’eau s’infiltre dans mes lunettes et je me concentre intensément afin de l’enlever, tout pendant qu’Anna me tient pour que je reste à sa hauteur. Dès qu’elle me voit m’éloigner, elle me tend sa main et me ramène près d’elle. Cette situation me rire intérieurement ; je me sens comme un bébé absolument incapable de maitriser ses faits et gestes !
Vous ne me reconnaissez pas, mais c'est bien moi, avec Anna !
Heureusement, je m’améliore et je parviens à utiliser ma respiration pour rester (à peu près) au niveau désiré. Anna prend ma main et nous partons toutes les deux… Je découvre de gros massifs de coraux, j’observe des anémones qui dansent au rythme du courant, je vois des petits poissons de toutes les couleurs, attirés par les grosses bêtes que nous sommes. Je vois également des oursins noirs aux pics énormes, des poissons blancs et tout fins qui font du sur-place la tête en bas, des « bouches » qui s’ouvrent et se referment, des « fleurs » sous-marines… C’est merveilleux, je découvre avec enthousiasme ce qui me semble être un nouveau monde. Il y a tant à voir sur Terre, et je m’aperçois qu’il y a également une montagne de choses à découvrir dans ce très vaste espace qu’est l’océan. Les sensations sont grisantes : il n’y a aucun bruit, je suis toute légère même si je ne parviens toujours pas à me déplacer comme je le voudrais. Je crois le regard d’Anna qui me sourit et me demande si ça va, alors comme une pro, je fais le signe de la main qui signifie que « tout est ok ! ». Je vois Roger qui attrape son buddy de justesse alors que celui-ci s’enfonce sans pouvoir remonter et je ris intérieurement en voyant la scène. Nos buddys sont un peu nos anges gardiens sous l’eau…
J’apprécie ce silence qui m’enveloppe toute entière, ce spectacle unique, et cette sensation que le temps s’est arrêté. Nous nous déplaçons doucement, j’ai l’impression d’avoir le temps.
Sur le départ, tout contents !
Seth nous retrouve et nous le suivons ; il nous reconduit à la surface. Ma première plongée prend ainsi fin… je remonte sur le bateau absolument subjuguée par ce que j’ai vu sous l’eau et par ces sensations si déroutantes, et je me demande déjà quand je pourrais recommencer…
(ps: finalement, j'y retourne dans 2 jours !)
Petit lien vers Divelink, si jamais vous passez par les Philippines et vous voulez vous aventurer dans les profondeurs sous-marines... : http://www.divelinkcebu.com/.